Skogkatt a écrit:Bon, là-dessus, je suis étonnée de lire des homosexuels ou des gens soutenant la cause s'offusquer de cette période: 12 mois sans relation sexuelle pour un don total. Il voit ça comme une interdiction d'avoir des rapports dans le but de faire un don du sang.
Je ne sais pas pourquoi mais je trouve qu'ils exagèrent pas vous? (je peux comprendre la réaction mais j'ai l'impression qu'elle est sans recul et entretient le mythe du gay chaud lapin. Et les asexuels dans tout ça, des frustrés selon eux? Et les couples sans rapports?)
1an sans relation, uniquement pour les hommes non-hétéros? Le seul mythe perpétué, c'est celui de l'homo chaud lapin blindé de maladies, qui ne pense qu'à ses fesses (oui, puisque homosexualité masculine sans sodomie [pratique la plus "à risque" concernant les MST/IST/VIH] est tout simplement inenvisageable n'est-ce pas), qui ne se protège pas, qui ne fait jamais de test, qui va faire un don du sang en ayant eu 360000 partenaires juste avant, et qui s'en fiche... Alors là, si on est pas dans le cliché le plus total du gay des années 80, soit disant responsable de la propagation du VIH et de toutes les autres maladies et infections, je ne sais pas ce que c'est.
Déjà, quel que soit l'orientation sexuelle de la personne, on ne peut donner son sang, en théorie, lorsque l'on a eu plusieurs partenaires sur les quoi, 3-4 derniers mois?
3-4mois, et on ne parle pas de pratiques sexuels, juste de nombre de partenaires.
Ensuite, les tests complets sont fait sur chaque don. Et c'est normal: qui peut être sur de ne rien avoir, sans avoir fait de test juste avant (et même en relation(s) stable(s), la sécurité et la prévention prévalant dans ce genre de chose)?
Et enfin, faire de telles différences au sein d'une population, sans justificatifs aucuns, alors que c'est aussi se priver d'une certaine quantité de sang, alors qu'à priori les besoins sont en augmentation... No comment.
Je ne suis absolument pas contre des mesures de précautions, parce que c'est aussi normal de vouloir minimiser les risques. Là, ce qui me tue, c'est que c'est présenté comme une avancée, alors qu'en fait, c'est une réelle régression (ou alors ça montre seulement comment les gens pensent), en marquant, encore, une différence -négative- envers les hommes non-hétéros... Et faire une différence entre des personnes sans justification, c'est de la discrimination.
Pourquoi seulement les relations entre hommes? Parce qu'on estime que de telles relations impliquent forcément la sodomie de manière fréquente/brutale/non protégée. Pourquoi 12 mois d'abstinence? A part pour remplir les banques de sperme... Ah zut, ils n'y ont pas le droit non plus.
On occulte complément le fait qu'il n'y a pas besoin d'être un homme non-hétéro pour ne pas se protéger lors d'un rapport possiblement contaminant, pour avoir une tripotée de partenaires (sans jugement aucun de ma part), pour pratiquer la sodomie de manière fréquente, et pour ensuite aller donner son sang sans se soucier de savoir si l'on peut éventuellement transmettre quelque chose. Là, on a des critères qui devraient servir de contre-indication. Mais faire le parallèle entre une orientation sexuelle et un comportement sexuel en généralisant, c'est cliché et dégradant.
Par contre, dire qu'ils se plaignent pour rien et qu'ils abusent parce que d'autres personnes n'ont pas de vie sexuelle... C'est un peu abusé quand même. Ça implique que les hommes en couple ne doivent pas se toucher pendant un an, même s'ils en ont l'envie et la possibilité, pour donner leur sang. Les personnes qui ne veulent/ne peuvent pas avoir de rapports ne sont pas concernées par ça, puisque ça ne les oblige pas à faire quelque chose dont ils n'ont pas envie, en leur mettant un critères de plus que les autres. Et c'est là la nuance importante je pense. Parce qu'on tombe dans un cas où tu
dois modifier ton comportement de manière différente d'une autre catégorie de la population pour faire quelque chose, alors que tu n'en aurai peut-être pas envie. C'est compréhensible que ça soit mal vécu et qu'ils le dénoncent...